Selon le PNUD environ 3 milliards de personnes continuent de faire la cuisine ou chauffer leur logement au moyen de combustibles solides. Les combustibles et méthodes de cuisson des aliments produisent de forts niveaux de pollution de l’air dans les logements en mettant en jeu de nombreux polluants nocifs qui pénètrent dans le poumon profond, les yeux et le sphère ORL.
Il s’agit d’une étude prospective transversale comparative s’étant déroulée sur une période de 2 mois d’octobre à novembre 2013. Elle s’est réalisée auprès de femmes de la commune de Cocody exerçant dans la fabrication de l’attiéke (semoule de manioc). L’étude a comparé les effets de la fumée de bois sur celles qui effectuaient le broyage exposées au poussière de manioc avec celles qui faisaient la cuisson au feu de bois.
L’échantillon se répartissait ainsi : 110 pour la cuisson et 86 pour le broyage. La moyenne d’âge était de 5ans avec des extrêmes allant de 7 à 70ans ; 80,9 % des femmes qui faisait la cuisson avaient plus de 10ans d’exposition et 56,4 % exerçaient au mois 5jours dans la semaine. Le feu de bois était le plus utilisé soit 74,5 % contre 11,8 % pour le gaz. Cette cuisine se faisait dans 95,5 % en plein air ; 90,3 % des femmes avaient des symptômes ORL, 67,3 % des symptômes respiratoires et 66,3 % des symptômes ophtalmologiques. Les symptômes respiratoires étaient surtout des douleurs thoraciques 75,8 %, la toux 53 %, la dyspnée 43,9 %, des expectorations 27,3 % et des sifflements 9,1 %. L’étude analytique nous montre que les pathologies respiratoires et ophtalmologiques et étaient liées a la profession avec respectivement un p<0,001 IC [0,2–1,7] OR 0,7, p <0,001 IC [0,1–0,4] OR 0,2.
La pollution des espaces par la fumée de cuisson est un phénomène qui prend de l’ampleur et tant à devenir un problème de santé publique tant par les répercussions sur le plan sanitaire et environnemental.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2015
Publié par Elsevier Masson SAS.